Une nuit d’exception au Yoshimatsu

La brève étape de Kamakura et de son vieux et robuste bouddha nous mettait sur la route de la région montagneuse de Hakone et de ses sources chaudes.
C’est au pied du lac Ashi que nous avions repéré l’auberge traditionnelle qui devait être le point d’orgue de notre séjour au Japon. Cette auberge ou ryokan dispose de ses propres sources d’eaux chaudes privées ou onsen. Tout pour prendre son pied 😉
Avant d’y arriver nous devions tout d’abord faire le long trajet en train depuis Kamakura vers Odawara. Le trajet devait alors se poursuivre en bus durant un peu plus d’une heure sur les chemins escarpés jusqu’au lac ashi. Mais petit hic, un festival bloquant l’étape suivante nous oblige à changer nos plans sous les conseils très avisés de l’hôtesse d’information de la gare : nous avons finalement récupéré le bus plus loin afin d’éviter les bouchons en prenant un vieux train de montagne poussif mais valeureux dans des pentes improbables. Enfin arrivés à notre nouvelle étape nous trouvions notre bus pour la destination. Mais nouveau hic, le bus s’arrête à son terminus avant la destination voulue ! Il nous faudrait prendre la même ligne de bus un peu plus tard qui ferait alors le complément. Qu’à cela ne tienne, ne voulant pas perdre une minute de plus, nous demandons au taxi garé juste à côté de nous emmener directement à l’auberge.

En arrivant sur place nous reconnaissons les lieux d’après les photos de leur site internet, et ça nous emballe direct ! On voit alors trois ou quatre personnes se précipiter sur le perron pour nous accueillir, ouvrir les portes du taxi et nous débarrasser de nos bagages pour les amener à l’intérieur de l’auberge. Nous sommes recu avec un délicieux thé matcha et une sucrerie le temps du check in devant un superbe jardin japonais avec étang rempli de poissons. Puis nous sommes conviés à faire le tour du propriétaire accompagnés d’un personnel de l’établissement. Bain privé extérieur avec vue soit-disant sur le mont Fuji, bain public pour femmes puis pour hommes, chaises de massages… Royal. Puis finalement notre suite, plus grande que notre nouvel appartement de Sartrouville avec son propre bain de source chaude… Trop bien !

Nous sommes invités à porter le yukata, une sorte de kimono léger en coton. C’est l’immersion totale.
Le repas du soir étant précisémment à 18:30, nous profitons des quelques moments en attendant pour tester le bain public puis les appareils de massages mis à disposition, qu’est ce que ça fait du bien !
Le repas est une succession de petits mets absolument exquis, de toutes les couleurs, de toutes les formes et de toutes saveurs, présenté avec le plus grand soin (et un dessert composé de fruits !! Cela nous manquais tellement). Ce fût une nouvelle expérience gastronomique mémorable après celle du Misano et de son boeuf Wagyu à Kobe. Tout ça accompagné d’un sake pour moi – bon mais pour le coup moins parfumé que celui de la veille au gîte de Kamakura – et d’umeshu pour Camille et Frédérique. En tout cas je fût personnellement heureux de ne pas être de plonge car ils ne lésinent pas sur la vaisselle utilisée pour tous nos plats. Le personnel était d’une délicatesse et d’une gentillesse à faire fondre le coeur le plus froid. Nous avons particulièrement apprécié notre serveuse lors du dîner, Eiri. C’est bien détendus que nous avons passé une des plus belles nuit du voyage.

Le lendemain matin c’est aux aurores que nous avons recommencé les différents bains et aperçus pour notre plus grande joie le fameux mont Fuji qui s’était montré si discret deux jours plus tôt lors de notre balade à Kawaguchiko. Le petit déjeuner japonais fût dans la continuité du dîner de la veille, somptueux. C’est bien triste, mais avec tous les sens encore émerveillés que nous quittâmes l’auberge sous les aux revoir appuyés de Eiri.

Puis, nous reprîmes le train direction Nikko. A l’arrivée, nous avons été surpris par le froid. Demain, nous allons découvrir les cascades qui se trouvent proximité…